Vous souhaitez en savoir plus sur la névrose obsessionnelle ?

La névrose obsessionnelle est-elle une maladie mentale ?

La névrose obsessionnelle n’est pas à proprement parlé une maladie.

C’est ce que les psychanalystes appellent une structure psychique.

Nous sommes tous à des degrés divers névrosés et c’est n’est que lorsque notre névrose est marquée et donc pathologique que nous devons envisager une cure psychanalytique.

Qu’est-ce qu’une névrose d’une façon générale ?

Dans un article précédent (Névrose : définition et symptômes) j’ai indiqué que la psychanalyse définit la névrose comme une affection psychique dont les symptômes sont l’expression d’un conflit entre un désir et la défense contre ce désir.

Pour Freud, la névrose prend son origine dans la prime enfance.

La névrose se traduit par un symptôme qui est une situation de compromis que nous élaborons en vue de répondre à la demande de l’Autre et tenter de le combler, tout en ayant une petite part de satisfaction pour nous.

En somme le ou la névrosé(e) répond à une sorte de commandement auquel il ou elle ne peut échapper.

La psychanalyse distingue 3 types de névroses :

La névrose obsessionnelle

La névrose hystérique

La névrose phobique.

Parlons spécifiquement de la névrose obsessionnelle

Je vais aborder ici la névrose obsessionnelle. Vous trouverez dans un article ultérieur une description de la névrose hystérique.

Il est important de préciser que les trois catégories de névrose ne sont pas d’un bloc.

Nous avons des traits dominants, mais selon les circonstances, nous pouvons en emprunter d’autres. Un obsessionnel pourra avoir des trais hystériques ou phobiques.

J’insiste ici pour que nous ayons une vision nuancée.

Un des très grands apports de la psychanalyse est de voir les individus dans une perspective dynamique et de chercher à faire émerger à chaque fois des singularités, en refusant de nous enfermer dans des catégories toujours trop sommaires ou étriquées.

Comment se manifeste la névrose obsessionnelle ?

La névrose obsessionnelle se manifeste plutôt chez les hommes. Mais il est toutefois courant de rencontrer des femmes obsessionnelles.

On pourrait caractériser la névrose obsessionnelle comme une névrose du don et du faire.

L’obsessionnel est en effet convaincu (inconsciemment) qu’il faut donner à l’autre (au grand Autre*) dans l’espoir d’être accepté et aimé.

Il a par exemple été convoqué par son environnement familial lorsqu’il était enfant à être un très bon élève.

C’est sa façon d’obtenir une consistance ontologique. C’est-à-dire la conviction qu’il existe en tant qu’individu et qu’il a une place dans le monde.

L’obsessionnel se donne l’illusion d’être l’agent de ses actions.

Mais en vérité, il faut bien constater que celles-ci s’imposent à lui.

A titre d’exemple, pensons à celui qui ne peut pas s’empêcher en sortant de chez lui, de vérifier plusieurs fois que les fenêtres sont fermées ou que les appareils électriques sont débranchés.

Il sait confusément que tout est en ordre et qu’il n’y a aucun danger.

Mais il ne peut s’empêcher de répondre à une injonction inflexible.

Comme disent les psychanalystes, il ne peut s’empêcher de répondre à la demande*.

L’obsessionnel manque de légèreté

Chez l’obsessionnel, l’action est prépondérante et répétitive et il manque de légèreté.

Il vit un conflit interne entre l’expression d’un désir qui tend désespérément à surgir et une sorte de contre-volonté qui vise à refouler ce désir.

L’obsessionnel a également souvent le sentiment de ne pas en faire assez, ce qui suscite chez lui un sentiment de culpabilité.

Névrose obsessionnelle : la guérison est-elle possible ?

Pour finir ce petit tableau clinique, il convient de dire que l’obsessionnel est réticent à reconnaître sa « maladie ». 

C’est ainsi souvent l’intervention d’une personne dans son entourage qui l’encourage à entreprendre une cure psychanalytique, souvent la seule à même de soulager ses symptômes.

*Afin de comprendre ces notions, je vous suggère de lire l’article que j’ai consacré à la définition de la névrose.